Brûler/Bâtir est un podcast pour réimaginer notre sécurité commune.

Brûler… parce que la police perpétue un cycle de violences sans assurer notre sécurité.

Bâtir… parce qu'on peut développer des systèmes de soins, de justice, et de sécurité sans la police.

Tous les mois, on discute avec des personnes qui mettent en place ces systèmes à Tiohtià:ke/Montréal, et on apprend comment la police entrave leurs efforts.

Épisode 0: Abolir c’est créer

Quand on pense à transformer notre approche à la violence et à la sécurité, on peut se sentir débordé.e.s. Pourtant, les solutions sont à portée de main.

Tout autour de nous, il y a déjà des systèmes de soin et de soutien communautaires qui ne reposent pas sur la violence. Et, avec des ressources adéquates, on pourrait en faire tellement plus.

Dans cet épisode d'introduction, nos co-animateur.rice.s Karl et Alia discutent du côté génératif de l'abolition, du travail concret que l'abolition exige, et de ce que le podcast espère accomplir.

Épisode 1: “C’est mettre les gens dehors de dehors”

Annie Archambault sur l’itinérance, entre soutien communautaire et répression policière

Dans le premier épisode de Brûler/Bâtir, on parle avec Annie Archambault, intervenante de proximité et influenceuse sur TikTok. Annie souligne la valeur des initiatives communautaires à petite échelle qui répondent aux besoins des personnes, et qui rejettent la surveillance et le contrôle policier.

On discute des démantèlements de campements, une pratique cruelle de la Ville et de la police, qui gaspille des ressources qui pourraient aller résoudre les racines de l'itinérance.

On conclut la conversation par une critique des initiatives de "police communautaire", comme les "escouades mixtes", qui finissent toujours par étendre le pouvoir policier en prétendant aider la communauté.

L'expérience d'Annie en première ligne fait écho aux perspectives abolitionnistes : la sécurité publique consiste à répondre aux besoins de tous, et ne sera jamais atteinte par la violence, le contrôle et la criminalisation.

Épisode 2: “Intimités abolitionnistes”

“Intimités abolitionnistes”, entre les murs de la prison et au-delà, avec le Prisoner Correspondence Project

Dans le deuxième épisode de Brûler/Bâtir, on parle avec Maggie et Josh du Prisoner Correspondence Project, un projet queer et trans de soutien aux détenu.e.s.

Dans notre conversation, Maggie et Josh soulignent que les problèmes auxquels les personnes queer et trans sont confronté.e.s en prison sont en grande partie les mêmes que ceux auxquels tous les prisonniers sont confrontés : négligence médicale, isolement extrême et déconnexion de leurs proches et de la communauté au sens large.

On discute des réseaux de soutien et d'entraide qui sont à la base de leur projet, et du rôle fondamental de ces réseaux pour opérer un changement transformateur. On explique pourquoi l'abolition des prisons nécessite d'aborder la violence comme résultat d'une infrastructure sociale défaillante, plutôt que comme un problème isolé qui peut être résolu en détenant et en brutalisant certains individus.

On conclut la conversation en soulignant le besoin urgent d'investir à la fois dans des grandes infrastructures de soins telles que le logement, les soins de santé, l'éducation et la sécurité de l'emploi, et dans des infrastructures plus intimes de soins, de soutien et de responsabilité au sein de nos communautés, de nos familles et de nos lieux de travail.

Notre conversation met en évidence que l'intersection de la libération queer et de l'abolition crée une vision plus large et plus radicale de la sécurité et des soins, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des murs de la prison.

Épisode 3: “Décriminaliser les drogues sauve des vies”

Contre la guerre à la drogue, pour la réduction des méfaits, avec Spectre de Rue

Dans le troisième épisode de Brûler/Bâtir, on parle de la crise des surdoses et de l'importance d'une approche de réduction des méfaits avec Émilie et Eva de Spectre de Rue.

Lors de notre conversation, iels insistent sur le fait que les drogues doivent être abordées comme une question de santé publique, et non de sécurité publique. La criminalisation des drogues n'a eu que des conséquences létales, déchaînant une violence carcérale contre les consommateur.ice.s de drogues, contribuant à la prolifération des stocks de drogues toxiques, et forçant les consommateur.ice.s à adopter des pratiques de consommation dangereuses.

Eva et Émilie nous montrent que désinvestir de ces stratégies répressives, en décriminalisant les drogues, nous permettrait d'étendre des initiatives vitales comme les services de vérification des substances et les sites de consommation supervisée offerts par Spectre de Rue. On discute de la réduction des méfaits dans le contexte de la pair-aidance et du travail de rue. Il s'agit de rencontrer les gens là où ils en sont, de leur permettre de choisir comment ils veulent être soutenus sans leur imposer des visions normatives des soins et de la sécurité, et de suivre le principe du "rien sur nous, sans nous". 

Le travail de Spectre de Rue démontre à quel point on pourrait améliorer notre santé et notre sécurité collective, en écoutant les personnes touchées par la crise des surdoses et en investissant dans des solutions locales et communautaires qui répondent à leurs besoins.

Épisode 4: En lutte pour une sécurité collective dans le quartier chinois

Avec Maka et Wawa

Dans le quatrième épisode de Brûler/Bâtir, on discute avec les militantes Maka et Wawa de leurs efforts pour rassembler le quartier chinois de Montréal autour d'une vision inclusive de la sécurité face à une campagne policière répressive et conflictuelle. 

On explique pourquoi certains exigent une présence policière accrue pour répondre à des problèmes systémiques tels que l'itinérance, la consommation de drogues dans l'espace public, et les délits mineurs. Cette approche punitive perpétue le mythe selon lequel la sécurité peut être obtenue en infligeant des violences étatiques contre les membres plus vulnérables de la communauté.

Maka et Wawa expliquent comment l'héritage de Chinatown, un quartier historiquement centré sur les réseaux d'aide sociale aux immigrants, est menacé par une collaboration entre les acteurs de la gentrification et la police, qui vise les infrastructures (maisons de chambres et centres communautaires) qui ont historiquement maintenu la cohésion de la communauté.

Notre conversation appelle finalement à réimaginer la sécurité, en investissant dans le logement plutôt que dans la répression. Cette vision est enracinée dans l'empathie, l'allocation des ressources et l'autonomisation des communautés—faisant écho aux principes abolitionnistes qui donnent la priorité à la satisfaction des besoins de tous et de toutes, plutôt qu'à la criminalisation et à la violence d'État.

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